Haru se laisse emporter par sa volonté sans hésitation, parce qu’il a une confiance aveugle en Tetsu. Il ne sait plus vraiment depuis quand il est à l’aise ses côtés, peut-être au moment, il s’est rappelé que sa sœur avait pu être réconfortante comme ael. Sa mère l’aurait adoré, mais l’enfant avait du mal à mélanger ses deux mondes pendant les vacances.



Il est donc très heureux de lea voir la complimenter.



Ses jambes se balancent, ses jambes se balancent et il attend le plus naturellement du monde. Le garçon ne sait pas s’il a un don de la musique, mais c’est la seule chose qu’il peut partager avec son père sans ressentir une boule au ventre. Peut-être parce qu’il s’est mis à s’y mettre sérieusement après son arrivée. C’est l’histoire d’une rencontre, d’un hasard, d’une histoire qu’il garde un peu pour lui. Haru aime la musique parce que cela le détend et détend les autres. Il ne sait pas vraiment s’il est bon dedans, mais cela lui réchauffe le coeur lorsqu’on lui demande de jouer.




Le primaire a donc le sourire jusqu’aux oreilles à son choix.



«  C’est décidé ! »Il saute à pieds joints pour se relever, comme un gymnaste après sa performance. Ca l’amuse, parce que les enfants s’amusent avec un rien. Il va de son côté de la pièce, un piano droit se trouve à côté de son lit impeccablement dressé. Haru l’a reçu pour son dixième anniversaire, un cadeau commun de ses amis. D’un noir laqué, on peut y voir quelques petites gravures ici et là de motifs floraux. Il tire son tabouret en chantonnant et s’assoit en relevant sa queue-de-pie invisible.



Jouer de la musique, c’est un peu du spectacle aussi.



« Tu es prêt.e ? Let’s go !», scande-t-il. Il est bien trop enjoué pour une simple demande, mais Haru est comme ça, il adore faire plaisir aux personnes qu’il aiment. Il est comme ça et ses doigts commence à danser sur le clavier. Il n’a pas besoin de la partition, parce que c’est la 342e fois qu’il réalise ce morceau (il a compté.). Il chantonne un peu, mais pas très fort (c’est son domaine le chant.). Haru se fait aspirer dans les sons qu’il produit, il oublie peu à peu le monde qu’il l’entoure. Il improvise des fois un peu, malgré lui.



Il s’amuse, il s’amuse comme un enfant. Peut-être qu’un jour, il ne prendra plus autant de plaisir à cause des fantômes et de son aura, de la boule au ventre qui grossit. Il profite de ce temps court, si court, parce qu’il est en sursis Haru. La puberté arrivera bien trop vite comme tout le monde. Il n’y pense pas encore, mais cela arrivera.



Pour l’instant, il veut juste faire plaisir aux autres et s’oublier un peu.



Il reste sur la dernière note pour le côté dramatique et lorsqu’il finit, il tourne vers son aîné.e, tout fier. « Alors tu as aimé ? ». Il en est certain, mais il pose la question pour la forme. «  Tu as vu, j’ai réussi sans la partition ! Maman sera si contente quand je lui dirais ça ! » Elle est toujours contente des exploits de son fils. «  Tu veux que je te joue autre chose ? En vrai, ça m’a donné envie de le revoir... »



Mais Haru ne peut pas lui demander regarder le film avec ael. Ce moment est pour ael et personne d’autre. Haru aime faire plaisir et au pire, il le regarderait un soir sous la couette. Il est arrangeant, mais encore plus avec Tetsu.

Parce qu’ael lui donne le sentiment de compter et de réconfort.

Les compliments de Tetsu sont toujours bons à prendre et un sourire candide s’affichent sur son visage d’enfant. Il comprends en lae voyant se lever et prendre le PC qu’elle accède à son vœu. Il ne l’avait pas forcé.e, et ses pupilles factices ne peuvent s’empêcher de pétiller. Il veut le revoir, mais

Il s’installe sur son lit, à la place qu’il prend à chaque fois qu’ils regardent un film ensemble, même si à force des années l’espace ce fait plus ténue. Un jour, ils ne pourront plus être tout le deux dessus parce qu’Haru grandit, inexorablement. Est-ce que quand il prendra toute la place, ils seront encore si proches ? (ou est-ce que la distance grandira comme avec sa demi-sœur ?) L’enfant n’y pense pas encore, mais cette question l’habitera plus tard.

Maintenant il vit le film à 200 %. Il hume les chansons et s’émerveille comme la première fois qu’il l’a vu. Il trépigne s’exclame dans les passages préférés en regardant saon sempaï en espérant qu’ael apprécie autant que lui le visionnage. C’est un jour comme un autre, un moment hors du temps où deux âmes entretiennent leur relation.

Là où Haru est le plus lui qu’autre chose.

Le générique annonce la fin de la séance. « C’était si biennnn ! », s’écrit l’enfant. Il s’étire et descend du matelas. Haru est de bonne humeur et cela se ressent dans ses mouvements. Il semble plus léger, plus vaporeux. Ce n’est que du coin de l’oeil qu’il lae questionne : « Tu te sens mieux ? »

Il s’assure avant de reprendre le cours de sa vie. Il va sans doute rejouer sur le piano avec son casque Alice pour ne pas déranger. Il a très envie de manipuler les touches noires et blanches, mais le plus important est son bien-être.

Et il lae fera toujours passer avant le reste.