Rien. Rien n’était écrit.
Les histoires sont injustes, parce qu'elle est déjà écrite et rien ne peut la changer.
Celle de ma famille, certains diront que tout était déjà prévu à l’avance, frappé par quelqu’un sur un clavier… Mais moi je veux croire que tout cela est une suite de hasard.

Il y a de cela dix-sept ans, ma mère me donne naissance sans même savoir quel prénom me conviendrait le mieux. Elle était encore jeune, la vingtaine, un sourire incertain et la peau légèrement marquée de traces de brûlure. Il s’était passé bien de choses avant même mon arrivée.
Il paraît qu’au début de sa grossesse, ma mère à échapper à un incendie de justesse, causé par des histoires de gang. Rares sont ceux qui peuvent témoigner de cette histoire perdue dans les abysses de l’immensité de Tokyo.

Le médecin prit quelque temps avant de remarquer que je suis née avec un handicape, peut-être causé par cet incendie où ma mère se trouvait, ou bien simple fruit du hasard. Rien ne pourra révéler la vérité sur cela.
Mes jambes ne me répondent simplement pas. Un handicape qui rend la vie compliquée avec le temps. Mais ce n’est pas ce qui va être le plus important dans cette histoire.
Ce n’est pas car je suis différente que les possibilités sont moins nombreuses.

Jusqu’à mes sept ans, j’ai vécu chez ma grand-mère et mon grand-père. Ma mère étant encore jeune, elle se donne toutes les chances de réussir à obtenir un travail qui lui permettrait de m’assurer un bel avenir ainsi qu’un toît rien qu’à nous. Après tout, elle avait quand même décidé de me garder malgré son jeune âge, un choix qu’elle à fait d'elle-même.

Mais sûrement vous remarquerez alors qu’il manque une pièce dans ce puzzle.
Une pièce importante qui viendra être ma première priorité quand je serai enfin en âge d’entrer à l’école.

“Maman, pourquoi j’ai une maman mais pas de papa comme les autres?”

Mon père, le mystère le plus grand de mon enfance. La réponse est compliquée à expliquer à une enfant aussi curieuse que moi.
Aujourd’hui, je me dis que j’aurais peut-être préféré garder cette question pour moi. J’aurais pu imaginé que mon père était un super héros, ou bien un astronaute. J’aurais pu imaginer qu’il était simplement en train de préparer un merveilleux avenir pour moi et maman, ou bien qu’il cherchait dans le monde entier un remède secret pour soigner mes jambes.

“Ton père… Il à fait des bêtises, des vilaines bêtises. Et on doit se montrer sage pour ne jamais être séparé, d’accord ma princesse?” fut la réponse de ma mère.

Une réponse qui m’avait suffit malgré qu’elle marqua mon véritable premier sentiment de chagrin.
C’était prévisible après tout, il n’y a pas de réponse magique à ce genre de chose. Et puis, cela ne change pas ma vie qui reste la même après cette réponse.

Mais comme je vous l’ai expliqué, je suis curieuse, et le temps défilant, ma personnalité évolue; je deviens celle que je suis aujourd’hui.
Avec le temps, j’ai fini par tomber par hasard sur une photo de mon père avec son prénom que ma mère avait dans le fond de ses placards. Une trouvaille inestimable qui me donnera de la joie au point de faire apparaître des bulles d’eau avec des visages joyeux, sortant de la casserole d’eau chaude!

Oui, ce fut le premier contact avec mon Alice, j’en suis même tomber de l'escabeau qui me permet d’être à la bonne taille pour m’occuper de la cuisine et j’aurais fini le visage ébouillanté si l’eau ne c’était pas changé en une dizaine de bulle dans la cuisine qui se baladait partout avec un visage affoler comme le mien.

Je me souviens avoir eu l’air débile quand j’ai voulu le montrer à ma mère avec un verre d’eau et que rien n’est arrivé… Ce n’est que plus tard que j’ai compris que cela marchait seulement avec de l’eau salé. La honte quand je me souviens de ça… J’avais quoi… Onze ans? Ma mère me trouvait folle.

Quand j’ai enfin compris comment ça marche, j’ai enfin pu montrer ça à ma mère, marquant l’un des moments les plus importants de ma vie. Non pas car cela pourrait faire de moi une célébrité ou une héroïne, mais parce que ma mère comprendra alors que j’allais peut-être devoir passer par un certain endroit.
Pour faire simple, la meilleure amie de ma mère qui à aussi un enfant, à confié son fils à l’académie Alice après qu’il a commencé à voir sa peau devenir transparente. C’était un secret qu’elle gardait avec sa meilleure amie, mais elle n’imaginait pas que moi aussi je serais capable de m'éveiller à un Alice, ma mère n’en possédant tout simplement pas.

Bien sûr, elle ne m’en parla pas directement, pour commencer à se renseigner et contacter cette fameuse académie, me laissant donc encore un peu de temps pour obtenir plus de renseignements sur mon père.
Et avec la technologie qui se développe toujours de plus en plus, je n’avais pas réellement besoin de chercher très loin…

J’ai cherché sur internet le prénom de mon père sans vraiment trop savoir vers quoi je pourrais tomber. Et puis, j’ai eu l’horrible idée d’ajouter dans la recherche les mots “incendie tokyo” en me remémorant que ma mère était enceinte de moi à ce moment-là.

“ HAGANE TENGA, SUSPECT NUMÉRO UN DE L’INCENDIE DU QUARTIER [...]”

Quand je disais que rien n’était écrit… C’est de ça que je parlais.
Un article vieux d’une dizaine d'années, qui annonçait déjà les événements du récit de ma vie.
J’aurais préférer ne rien savoir, quand tu comprend que non seulement cet homme est mon père, mais qu’il à blessé d’innombrable personne, qu’il à blessé ma mère, qu’il est peut-être responsable de mon état, et que jamais il n’avait osé se montrer devant nous pour s’excuser et chercher à se racheter.

Plein de rêves, je passe à la haine.
Le soir même, j’en parle à ma mère pour avoir plus d'explications sur lui, ne cachant pas ma trouvaille. La discussion était colérique des deux côtés, moi qui n’avait aucune idée de comment prendre l’idée que mon père soit un homme aussi mauvais et lâche, et ma mère qui m’en veut d’avoir fouiller dans ces affaires, expliquant qu’elle attendait que je sois encore un peu plus grande pour m’en parler à moi, qui n’avait encore que onze ans.

Ce moment marquera ma phase de solitude. Je n’en voulais pas à ma mère et je me suis facilement réconciliée avec, mais je ne pouvais que me sentir mal de savoir que j’étais la fille de cet homme.
Avec mon handicape, je ne sortais déjà pas beaucoup, alors avec ça, j’avais peur que quelqu’un parvienne à m’associer à lui et me juge.

Heureusement… Ma mère arrive avec ce que je pensais être une solution pour moi, l'entrée dans la fameuse académie Alice.

J’y fis mon entrée pour l’âge de mes douze ans, pour mon entrée au collège, retenue du fait que je maîtrise une capacité qui se nomme Alice par ceux qui abrite cette école. J’y voyais un moyen de fuir la réalité. Bien sûr, la séparation avec le monde extérieur m’avait fait peur… Mais à l’époque, je me disais que cela éloignerait ma mère de ma transformation en mauvaise personne si le sang de mon père coule réellement en moi.

J’ai accepté. Arrivant alors dans un monde complètement inconnu pour moi. Les portes se refermant derrière mon fauteuil roulant.
L'ambiance est différente, les élèves sont tous des gens spéciaux comme moi, élèves comme professeurs. Les Alices sont variés. Les dortoirs sont agréables. Et le premier cours débute.

Les élèves sont tous debout sauf moi pour l'arrivée du professeur, un cours d’histoire et de géographie… Quand le désastre du récit ouvre la porte de la salle de classe.

“Papa?” Dis-je faiblement.

Je ne pouvais pas me tromper. Son visage, je l’ai observé bien trop longtemps sur internet pour ne pas le reconnaître.

Je n’ai pas écouté une miette du premier cours. Obnubilé par ce sentiment de haine qui brûle en mon cœur. Que fait-il ici? C’est ici qu’il se cache? Pourquoi c’est un professeur? Est-ce qu’il est capable de me reconnaître? C’est vraiment lui? Pourquoi est-ce qu’il vit sereinement après ce que j’ai pu découvrir sur lui?
Je n’ai pas écouté le cours, mais j’ai bien retenu sa façon de parler et sa manière d’être. Il se montre menaçant. Il à commencer son cours sans même parler au moindre élève pour nous connaitre ou se présenter. Il est froid. j’ai entendu dire de ma voisine de classe que son Alice est dangereux…

Une première rencontre qui débute par un échange de regard très froid des deux côtés alors que je ne quitte pas la salle de classe après la fin du cours.
Quand le dialogue s’ouvrit, j’ai directement mis mon père devant les faits, ne pouvant pas retenir ce qui faisait trembler mon cœur.
Sa réaction fut neutre, il était surpris de qui j’étais, mais comme si le passé lui importait peu, il ne chercha pas à me connaître, à avoir des nouvelles de maman ou même à se défendre face à mes accusations.

Le rencontrer était une idée qui avait disparu de mon esprit quand j’ai appris que c’était un lâche. Mais j’aurais tout de même cru que mes mots auraient eu un certain impact sur lui. Cela me rendait encore plus énervé par la chose.

Il m’ignorait, jouant le méchant prof et montrant aucune peine à chaque jour qui faisait que nos chemins se croisent. Parfois, il allait même me critiquer sur ma façon de me comporter. Comment un monstre pareil peut-il me critiquer avec ce qu’il à fait?

Durant trois années à l’académie, malgré ma très bonne attitude en cours et mes notes correct dans la moyenne -si on oublie une fameuse matière et le sport- j’ai regretté d' être venu. Être venu à la rencontre de Hagané Tenga. Cet homme n’avait rien à voir avec moi, aucun trait physique montrait le moindre lien de parenté avec lui. Jusqu’à ce qu’un de mes camarades ose me dire qu’il m’arrivait très souvent d’être aussi froide que lui.
Entendre cela était encore plus frustrant et insultant pour moi. Au point d’en pleurer toutes les larmes de mon corps.

“D’ailleurs, quelle est ta relation avec Tenga-sensei? Je veux dire, tu parle tout le temps en mal de lui mais il n’à jamais refusé de t'écouter et il n’à jamais utilisé son Alice sur toi.”

“Et alors? Parce qu’il est comme ça seulement avec moi tu vas me dire?”

“Baaaah… Oui. Même si c’est vrai qu’il est bien plus sage avec son Alice que les précédentes année d’après les lycéens”

Comment répondre? Apprenant cela, je me suis senti perdu. Etais-ce un traitement de faveur? Parce que je suis invalide? Pour qu’on me pense chouchouter? Une réflexion longue dans mon esprit qui ne pu résister à ma dernière rencontre avec Hagané. Le croisé dans un couloir suffit à me laisser parler à cœur ouvert, révélant à tous ceux qui m’entourent le secret que je cachais. Je voulais qu’il s’explique une bonne fois pour toute, sans qu’on se cache, qu’il assume de nous avoir abandonner.

“Si j’avais su que ta mère était encore vivante à cette époque, j’aurais peut-être pris un autre chemin. Si cela te suffit comme explication, laisse moi tran…”

Une bulle flottante à côté de lui se mit à déprimer, presque au bord des larmes. Aussitôt remarqué, Il l’éclata de sa main avant de partir.
Un résultat qui me confus bien plus qu’auparavant. Peut-être qu’il ne me connaissait pas en effet, mais maman aurait donc caché qu’elle avait survécu à cet incendie? Pourquoi?

Pour lui parler, il faudrait quitter l’Académie Alice, et le destin viendra me donner un petit coup de pouce. Avec la révélation au grand jour de mon lien de parenté avec le professeur Hagané Tenga, il fut décidé de me transférer dans un institut secondaire, L’Académie Howalon. Similaire à l’académie Alice mais plus laxiste, je pus reprendre contact avec ma mère depuis là-bas et y poursuivre le lycée, entrant en cours d’année scolaire.

Bien évidemment, ma première réaction de ma part fut de contacter ma mère pour avoir la réponse finale à cette histoire.
Ce sont mes grand parents qui auraient demandé à ma mère de ne jamais reprendre contact avec mon père, de se faire quasiment passer pour morte à son égard. Le jugeant bien trop dangereux pour sa vie et la mienne. C’était une fripouille de quartier que pépé et mamie refusait de voir de peur qu’il puisse faire couler leur fille adorée dans un monde sombre.

Alors voilà. Rien n’est écrit. J’ai passé du temps à détester mon père au point que je ne voyais rien d’autre dans ma vie. Je ne lui pardonne toujours pas, mais je cherche à mettre de côté le fait qu’il ne nous avait techniquement pas abandonné de son plein gré.
Maman m’a dit qu’elle ne chercherait pas à reprendre contact, mais que j’était libre de parler à mon père si je voulais et de ne pas lui en vouloir en ce qui concerne son absence.
Mes grand parents restent dans l’idée que c’est le pire des délinquants et que je ne devrais jamais le revoir.

Maintenant, est-ce que j’oserais un jour prendre contact avec lui, va savoir.
Aujourd’hui, j’entre dans ma seconde année de lycée et honnêtement, j’aimerais bien me concentrer sur autre chose. Parce que j’ai passé trop de temps dans ma bulle. Je voudrais connaitre un peu plus le monde extérieur et me faire des amis. Chercher quelque chose qui me passionne pour l’avenir. Et perdre un peu cette froideur qu’on me colle depuis que j’ai intégré l’académie.