Plus que jamais Lyson voulait se savoir seul ce jour-là. Il ne se sentait pas dans son assiette, s’était planté dans ses exercices et se sentait véritablement nase. Il jouait au fanfaron mais la vérité était qu’il voulait réellement réussir à se contrôler, à se poser pour, il l’espérait, ne plus être seul ou du moins, ne pas mourir seul. Il avait pleinement conscience que son don le tuait à petit feu mais il était bien incapable de le réprimer. Pas une seule fois depuis sa déclaration il avait réussi à stopper le flux d’énergie qui émanait de lui comme un léger ruisseau qui s’écoulait au sein même du monde, le faisant retourner à son existence primaire. Plus que de l’énergie, c’était sa vie qui s’écoulait par le moindre pore de sa peau. Oh bien entendu, c’était ça aussi la vie, elle échappait de la même façon à tout à chacun, la vieillesse ne faisait pas de quartier mais Lyson lui avait comme ouvert les vannes. Il ne vieillirait pas, pas dans la conjoncture actuelle des choses, pas tant qu’il ne réussirait pas ses exercices. Il rageait. Il rageait d’autant plus qu’il n’avait jamais eu ô grand jamais, la moindre pensée suicidaire alors que sa vie était clairement à chier et là c’était son corps qui décidait visiblement d’en finir plus tôt que prévu. A moins que…Que ce soit ça qu’on ait prévu pour Lyson ?! Il chassait ces pensées déprimantes à grand coup de soupires et d’insultes lancés au vent en espérant qu’elles arrivent aux oreilles des dieux. Ils les enculeraient tous bien pour le merdier qu’était sa jeune existence. Les insultes ne suffisant pas, il se concentra sur autre chose, comme le ciel qui s’étendait à perte de vu au-dessus de lui. Il faisait beau bien que frai, quelques nuages trainaient par ci par là, certains avaient des formes spécifiques dans lesquelles il reconnu un lapin qui faisait du ski, Garfield et un cœur brisé… A ce dernier il soupira de nouveau et le contempla longuement, si longuement que le vent l’allongea et le fit changer de forme avant de fusionner avec un nuage plus gros qui l’avala avec gourmandise.

« Tu ne peux pas avoir le cœur brisé Lys’, t’as jamais aimé et on ne t’a jamais aimé. »

L’adolescent leva le point au ciel avant de le refermer et d’y jeter ses pensées avant de faire un fuck à l’univers. Il ne se rendait pas compte mais ses ondes pulsaient à chacun de ses souffles, comme une prolongation de ce ci. Elles refluaient comme des vagues et avaient chassé beaucoup d’élèves dont l’idée de profiter du toit s’étaient muée à leur contacte en crainte voire tristesse. Il resta des heures seul à contempler le ciel jusqu’à ce que sa contemplation « sereine » l’assomme avec la musique diffusée par ses écouteurs. Il dormit et rêva d’un monde où son super pouvoir était de voler. Il parcourait les plus beaux paysages du monde tel un oiseau, la liberté à fleur de peau et il retrouvait son père qui l’attendait simplement en haut de la tour Eifel. Son inconscience stoppa doucement les vagues d’ondes pour qu’elles ne soient diffuses que dans un périmètre restreint autour de lui, ne bloquant plus le passage des étudiants. Allongé au sol en étoile il avait l’air d’être tombé comme un sac et de s’être assommé du même coup bien qu’il n’y avait aucune trace de sang autour de lui quand on prenait la peine de le regarder. C’était juste un idiot de chat de gouttière qui avait beaucoup trop réfléchis à la vie et dont le cerveau avait fini par fumer.
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Après avoir fonctionné plusieurs heures à plein régime sans avoir été rechargé avant, les écouteurs de Lyson rendirent leur dernier souffle après un ultime « battery low, please charge » suivit du silence complet et soudain. Un silence inattendu et angoissant pour le rêveur qui se redressa en sursaut droit comme un i, les jambes toujours écarter au sol, sans ne plus savoir la date du jour ou bien même le siècle. Complétement déphasé l’adolescent se passa une main sur le visage avant d’observer son corps et le sol autour de lui.

« ah oui c’est vrai… je suis sur le toit j’ai dû m’endormir ».

Les bruits assourdis dans ses oreilles le rendaient mal à l’aise, il comprit cependant vite que c’était uniquement du à ses écouteur intra auriculaire toujours bien fichés à leur place. Il les retira complétement dans sa bulle et persuadé d’être seul comme à sa grande habitude, ne faisant donc aucunement attention à son pouvoir qui avait pulsé comme un tsunami autour de lui au moment de son réveil et qui devait bien entamer le mental du pauvre élève contemplant jusque là les fleurs innocemment. Lyson le regarda très longuement avant d’ouvrir la bouche.

« merde merde merde le pauvre ! Calme toi Lys’, gère toi…calme… calme…comme la surface d’une marre sans grenouille.. SANS GRENOUILLE .. Pas d’ondulation... Calme »

En se serrant lui-même dans les bras et en inspirant profondément il tenta de rappeler ses ondes à lui, comme les vagues refluent dans l’océan. Il les rendit aussi faible qu’il savait le faire. Le flux devait être court et se limite à un petit cercle autour de lui. Il ne devait pas envahir le cercle de l’autre. Ce fut dur, Lyson n’était pas en état de bien se gérer ce jour-là. Pas assez en forme, pas assez bien luné…d’un coup le pouvoir augmenta de nouveau autour lui. Seul il voulait être seul, il devait être seul. L’autre le gênait et n’avait rien à faire là… « non non non » A nouveau les ondes se firent plus courtes, l’autre devait se sentir soulager comme ça. Le temps semblait avoir cessé de s’écouler et les secondes paraissaient interminable autant pour Lyson que pour l’autre garçon qui devait déguster sans l’ombre d’un doute… Lyson le regarda et son regard se fit plus honnête que ne l’aurait pu être sa bouche. Il disait désolé, vraiment désolé. Lentement très doucement le flux se stabilisa et stagna autour de lui. Le calme revenu il souffla longuement pour se donner contenance. Il haïssait son pouvoir incontrôlable, ce pouvoir qui lui grignotait la vie . Il posa un regard sombre sur l’autre garçon qui ne lui était pour autant pas vraiment destiné et il soupira encore. Il se passa la main dans la chevelure sombre qui garnissait sa tête avant de prendre la parole de voix mine de rien plutôt grave.

_Tu ne devrais pas rester là avec moi. Je suis Lyson Morihara, le danger public.

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L’autre semblait aller mieux du fait que Lyson réussisse à contenir le flux d’énergie qui grondait en lui, une bonne chose en soit même si l’adolescent ne le montrait pas. Il refusait de se montrer trop sympa afin de pouvoir rester seul à loisir sans prendre le risque de blesser les autres. Les connards on ne les collait pas, ils avaient la paix et puis il avait sa réputation à tenir. Il continuait de regarder l’autre sans plus aucune gêne et se passa la main sur le visage en souriant carnassier à sa réponse. Il ne comptait pas dégager ? Mais pourquoi ? Comment ? Il était maso ou quoi ? Le brun fut décontenancé, d’habitude ça suffisait amplement. Il soupira et plongea son regard à la couleur si étrange dans le sien, longtemps sans ne plus rien dire, comme s’il le défiait. Le perdant quitterait le toit mais ça le gonfla rapidement, il soupira de nouveau.

_Ne va pas te plaindre si tu finis malade ou que sais-je encore, j’ai déjà assez de problèmes comme ça. Et tu l’auras cherché.

Il haussa les épaules et rangea ses écouteurs dans leur étui puis dans sa poche. C’était toujours étrange d’être proche d’autres personnes et d’avoir des conversations avec elles quelle qu’elles soient. Il n’en avait plus vraiment l’habitude et tout lui sonnait toujours faux. Cela dit il ne comptait pas plus que l’autre jeune homme bouger du toit. Tant pis pour lui, il l’avait prévenu. Après un énième silence plein d’espoir pour qu’il s’en aille, Lyson se tourna mieux vers lui en s’asseyant en tailleur et prenant appuie sur les mains bras tendu légèrement arrière.

_ On est dans la même classe non ? ….Ha…Hmmmm Haruki ? J’crois. C’est toi ?

Non pas qu’il s’intéressait beaucoup à ses camarades mais il avait une assez bonne mémoire auditive. Et il était très loin d’être bête, une chance pour lui vu sa scolarité compliquée. Apprendre et retenir ne lui demandaient pas beaucoup d’effort. Il inclina la tête patientant après la réponse de l’autre. Il n’était pas en état ce jour là mais allez savoir pourquoi, il avait besoin de papoter un peu. Au moins dire des banalité histoire de ne pas avoir la langue qui rouille.

_C’est toi qui t’occupes des fleurs ? Je me demande souvent qui le fait. Y’a un club de jardinage ?

Après un coup d’œil plus avisé, lui qui ne regardait jamais vraiment les gens s’aperçu que le jeune homme n’avait aucun outil dans ce but et que ça ne devait surement pas être le cas, il se sentit bête. « A moins que ce soit son Alice, c’est possible aussi Lys » Possible en effet mais l’adolescent n’était pas vraiment convaincu.  Il décrocha son regard pour regarder le ciel toujours aussi immense.

_Y’a tellement de mystères dans cette école et de trucs que je ne comprends pas.

Il avait parlé plus pour lui-même que pour son acolyte du toit mais en le disant à voix haute, ça semblait bien être destiné à Haruki. Il souffla longuement. Ça faisait bien trois ans qu’il était arrivé là, mais il s’intéressait peu à l’académie, aux autres, préférant se concentrer sur lui-même et sa montagne de problèmes à gérer qui lui bouffaient la vie. En trois ans, il n’avait eu aucun ami et pas faute au gens d’avoir essayé. Lyson était aussi farouche qu’un chat sauvage et peu d’adolescent avaient la patience nécessaire pour réussir à l’approcher un peu.


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réponse perdue suite à une mauvaise manip.. j'essayerais d'en refaire une cohérente quand j'irais mieux TWT

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Incapable d’enchainer la conversation, Lyson était en train de paniquer de se renfermer comme une huitre. Il ne trouvait rien à dire et ne voulait pas dire des choses plus bateau les unes que les autres. Avoir l’air ridicule, merci mais non merci. Plus les secondes s’écoulaient et plus il s’enfermait en se coupant du monde et de la présence en face de lui beaucoup trop proche à son gout…si bien que lorsque Haruki rompit lui-même le silence, le chat de gouttière sursauta et une vague d’onde fut projeter autour de lui, mais elle ne dura qu’une fraction de seconde. Le temps de sa surprise. Aussitôt le calme tout relatif de son alice fut regagné. Le regard étrange de Lyson croisa celui du rouquin comme pour tenter d’y lire ce qu’il avait dit sans que cela ne monte au cerveau et soit compris… Entendu oui il l’avait entendu mais la traduction ne s’était pas faite alors un nouveau silence s’abattit entre eux avant que la lumière ne se fasse dans la jolie petite tête bien fait de l’adolescent et qu’il s’hasarda à une réponse. « J’espère vraiment que j’ai bien capter…sinon la honte »

_Bah… hm…euh…. Les miroirs. Les alices. Il pouffa mais rosi aussitôt, se racla la gorge. Le fait que les garçons et les filles peuvent être mélangés et aussi que les gens partagent leur chambre avec des gosses… je n’aimerais tellement pas. Ils n’ont personne pour les garder ou quoi ? J’suis bien content d’avoir une chambre rien que pour moi . Ils ont pas le choix je sais bien sinon j’aurais eu un môme aussi mais je vais pas me plaindre ça m’arrange bien. Et toi t’as des mystères ici ?

Sa question était maladroite et peut être pas très bien formulait mais son cerveau faisait des loopings actuellement. Il n’avait que rarement des conversations de ce genre depuis son arrivée à l’académie qu’il se sentait tout rouillé et complétement débile. L’air imperturbable d’Haruki le perturbé lui. Il avait si peur que l’adolescent se rapproche pour une raison quelconque que ça l’obnubilait. « non non il ne doit pas approcher, lui comme tous les autres. » Imperceptiblement il se recula mais posa la main sur une punaise du bureau qui pénétra ses chaires et le fit couiner de surprise, il bondit dans l’autre sens à genoux en regardant sa main, inquiet. Il bugua en observant sa paume punaisée et jura toute une floppée de nom d’oiseau sans ne plus se soucier d’Haruki une seule seconde.

_PUTAIN ! SI JE CHOPPE LE DEBILE QUI A LAISSER TRAINER CA JE LUI REFAIS LE PORTRAIT ! ENCULÉ !

Son pouvoir suivait ses états d’âme et pulsait comme pour évacuer le trop plein d’énergie qui le submergeait. A genoux face à Haruki il se tenait la main avant de la lui montrer.

_Qui ramasse pas ça quand il en fait tomber sérieux ?! Et après c’est moi qui n’ai aucun savoir vivre !

Il retira la punaise et la plia pour qu’elle ne soit plus piquant sur le sol avant de la mettre dans sa poche pour la jeter plus tard. Sa paume de main saignait un peu et il se la lécha n’ayant rien d’autre à faire ou pour essuyer dans l’immédiat. De nouveau son pouvoir était revenu à son stade le plus tranquille mais loin d’être inactif.




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