La purée vola sur le visage d'un lycéen, Lio fit mine que ce n' était pas elle mais elle ne put s'empêcher d'éclater de rire et de monter sur la table avec son assiette de purée de carotte. «  C'est la guerre ! » lance t'elle. Et la voilà qui bombarde tout autour de la visqueuse purée orange.

Bien sûr cela ne plaît pas à tous et certains élèves ripostent avec leurs frites qui volent à travers la salle. Lio qui n'a plus de purée de carotte saisit le pichet d'eau et fait tourbillonner l'air qui se transforme en oiseau, une mouette qui bat des ailes alors qu'elle lui lance l'eau dessus ce qui éclabousse tout autour.

Des élèves trempés ripostent avec leurs petits pois mais alors que Lio allait réserver un sort peu enviable à sa crème dessert un cri retentit dans la salle à manger.

« LIO HOPKINS! »

Mais il était trop tard la cuillère de crème dessert fut propulsée sur le visage du professeur. Un silence glacial s’abattit sur le réfectoire. Seule Lio trouva à redire : «  Façon c'est même pas bon la purée de carotte ! »

Le professeur approcha à grands pas et saisit la gamine par le col. Gamine qui continua dans sa rébellion plutôt satisfaite de son œuvre.

« Bon maintenant que j'ai fait la guerre ! » Elle accompagna sa phrase d'un coup de poing dans le vide. «  Vous allez me renvoyer chez moi ? »

Le professeur mit une main sur son visage : « Non seulement tu n'es pas renvoyée chez toi mais tu vas côtoyer exclusivement  les dortoirs deux jours, après avoir nettoyé tout ce bazar bien sûr ! »

C'est ainsi que Lio dut nettoyer tout le réfectoire et qu'elle passa tout le week-end enfermée aux dortoirs, elle écrivit dans son carnet ce week-end là.

«  Cahier de galerienne numéro 2
Vendredi les murs du réfectoire étaient oranges de purée. C'est mon œuvre. Je pensais avoir dépassé les bornes et être virée mais non. Dommage. Vivement Lundi que je sorte des dortoirs ! 
Lio
PS : Jusqu'où je vais devoir aller pour être virée de cette académie non de non ?! »

Lundi enfin, liberté retrouvée, Lio se balade dans l'académie, un grand, celui qui a reçu la première cuillerée de purée l'accoste.

« Et toi ! C'est toi la fille de la purée de carotte qui veut partir ? Ce soir je t'aiderai, il y a un passage dans une pièce délabrée de la maison de l'enfance. » dit le lycéen.

« Un passage ? Et pourquoi tu m'aiderais d'abord ? » tiqua Lio.

« J'ai tout aussi envie que toi de te voir partir ! » se justifia le lycéen. La fillette prit ça comme une bonne raison.

C'est donc dans une pièce poussiéreuse que Lio alla au soir, elle faisait presque peur la pièce mais aucun passage. Par contre un lycéen qui boucle la porte derrière la gamine.

« HÉ ! » tapa Lio sur la porte. «  Ça t'apprendra à t'en prendre à un plus grand, une nuit au frais te rafraîchira les idées à demain microbe ! » ricana le lycéen en partant.

Lio pourrait faire apparaître un animal d'air et pousser la porte avec le souffle mais l'idée de casser une porte et de rester deux jours à nouveau coincée dans les dortoirs ne l'enchante pas.

C'est là qu'elle aperçoit un petit enfant assis dans un coin de la pièce. Cheveux emmêlés, yeux rêveurs mais...mais...elle le connaît !

« Fuzen ? Qu'est ce que tu fais là ? T'es pas censé être à l'académie alice ? » s'écrie t-elle surprise.  

« Hokpins ? » dit Fuzen avec incrédulité.

« Oui Ça t’étonne ? Avoue que tu t'attendais pas à ME voir moi si extraordinaire ! » dit-elle en levant la tête fière avant de lui tirer la langue avec espièglerie.

«  C’est plutôt à moi de te demander ça » riposta-t'il  vivement. « Qu’est-ce que tu fous là ? Dans quoi tu t’es encore embarquée ? »

« Eh oh on se calme Otoroshi gardien de la pièce délabrée, j'ai le droit de fouler ces lieux sans m'attirer ta colère ! » leva les yeux au ciel Lio. «  Otoroshi cette créature étrange. Son corps est plein de poils, seul son visage, ses crocs et ses griffes émergent de cette masse de fourrure. Qui l'eut cru qui l'eut cru que Fuzen lui ressemble à ce point ? » chantonnait faux la fillette en retournant la pièce, tables, draps tout finissait à terre sous ses recherches.

« Puis t’as un esprit dans les cheveux. » s'exclama le petit garçon, Lio  roula des yeux  et elle épousseta sa tête vivement : «  Dégage tes bestioles d'alice de ma tête ou comme je suis un Ushioni sous l'apparence d'une jeune fille je te dévore ! » Lio sourit malicieusement chantant à tue tête et toujours aussi faux : «  Corps d'araignée  et tête de bœuf  un Ushioni  ce n'est pas très beau mais ça dévore les Otorshis ! » Elle se tut continuant à fouiller, cassant brisant, mettant un désordre absolu.

« Bon si tu ne veux pas que je te dévore aide moi ! Qui sait qui je suis vraiment ? » taquina espièglement la fillette. « Je me demande par quoi je vais commencer par dévorer les orteils peut être ? » dit-elle dans un sourire blagueur.

Que Fuzen bougea ou pas elle ne fit pas attention la gamine continuait à retourner la pièce. Mais aucun passage secret vers l'extérieur.

« On est maudit par le kami de la malchance Akashita ou quoi ? Le lycéen ne s'est quand même pas foutu de moi à ce point il doit bien y avoir un passage vers la sortie ! » pesta la jeune fille. Elle grogna face à la pièce sans dessus dessous : « Pause ! »

Elle s’assit au sol non loin de Fuzen et soupira : «  J'ai arrosé un lycéen avec de la purée de carotte et cela lui a pas plus alors il m'a piégé il a dit qu'il y avait un passage vers l’extérieur ici !  Et je crois que ce crétin a bloqué la porte alors si tu ne veux pas que  la  Ushioni que je suis te dévore va falloir réfléchir à comment faire !» Lio shoota dans un livre au sol avec férocité : «  Il s'est bien fichu de moi  ! »

« Et tu sais la professeur de japonais qui craignait les araignées comme sa vie il s'est évanoui face à une de mes araignées d'air et hop hôpital, petite nature franchement, mais voilà paraîtttt que c'était une bêtise alors je suis à Howalon ! » Elle rit : «  Bah j'en ai pourtant fait des pires des bêtises ! »

« Et toi   Otoroshi-Fuzen pourquoi t'es là ? T'as fait quoi ? »  dit la fillette.