Un peu dans les vapes, Lio fit l'effort difficile de grimper sur le dos de Haru puis se laissant porter elle vagabonda dans ses pensées.

*« Allez on marche un peu dans le quartier en attendant que ta maman rentre du travail ! » s'exclame Masao en lui tendant la main.

La petite Lio de quatre ans agrippe la main usée de Masao. Il n'est pas si vieux en âge pourtant Masao mais Masao est malade, très malade alors même si le temps est orageux l'enfant accepte cette balade.

Masao marche avec peine et soudain il s'écroule, le premier éclair tonne, il suffoque, l'enfant crie.*

Le tonnerre sortit la petite fille de ses pensées et elle renifla de grosses larmes.

« Masao est un ami de maman et son ancien professeur mais il a aussi un alice qui le rend très malade, tu sais Haru-san, un jour d'orage il est, il est tombé et ne s'en est relevé que quelques semaines après ! »

Elle renifla un nouveau sanglot : «  J'étais petite et je n'ai rien pu faire ! Je ne veux plus jamais ne plus rien pouvoir faire ! »

Ses deux bras se croisèrent autour du cou de Haru : «  Quand je serai partie d'ici je serai là pour veiller sur Masao, je suis encore petite mais moins petite que ce jour là ! » Les sanglots redoublèrent. « Quand je partirai d'ici je ferai tout pour que Masao ne sorte plus jamais un jour d'orage ! »

Bien sûr Lio savait que Masao était malade de son alice et non de l'orage mais une peur viscérale la tenaillait à chaque orage depuis ce jour là.

« Masao et Maman c'est ma famille et je les retrouverai. » trembla la petite voix alors que le tonnerre grondait de plus en plus.

Cette rengaine sans fin de Lio lui donna du courage et elle vociféra : « Ils ne m'ont pas abandonnée, ils ne m'ont pas abandonnée c'est sûr de sûr ! Ils m'aiment on n'abandonne pas quand on aime, je ne suis pas seule, Je... »

Lio posa une tête toute triste sur l’épaule de Haru, elle laissa le tonnerre gronder une nouvelle fois épuisée. A présent sa bouche était près de l'oreille du plus grand, sur son cou il pouvait sentir la respiration de sa cadette.

« Je ne suis pas abandonnée. » murmura-t-elle avant de bailler, ses yeux la piquaient de sommeil, elle agrippa un peu plus les épaules du plus grand garçon.

« Je ne suis pas abandonnée c'est pas comme avec. »

Mais Lio épuisée, douloureuse, triste, terrifiée s'endormit avant la fin de sa phrase.