Sans grande ambition ; sans grande envie.
A mener une vie qui n'a pas de sens, qui tourne en rond.
L'envie de te pendre ; de te perdre.
L'envie de mourir, en quelque sorte, tu crois,
tu ne sais pas,
c'est ce que tu te répètes sans cesse.
Pourquoi exister ? Pourquoi vivre ? Pourquoi être ?
Comme un enfant à se poser des questions n'ont pas de réponses ; faire les choses plutôt que de réfléchir, tu n'es pas bon pour ces choses-là. Tu n'as jamais été bon pour grand chose, de tout de manière.
On te l'a assez dit.
Tu n'as aucun don.

Ce n'était pas vrai ; tu savais faire des choses.
Marcher, courir, rire.
Tu as un peu oublié comment rire, mais parfois, ça revient ;
c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas, de toute manière.
Ce n'était pas vrai ; tu savais faire des choses.
Les objets bougeaient autour de toi, souvent, parce que tu le pensais.
La télécommande venait à toi ,
les verres venaient à toi,
tout venait à toi, même quand tu ne le voulais pas, sans que tu le comprennes,
ça faisait mal parfois,
des choses,
dans ton visage,
soudain,
compliqué de vivre.

Alors tu ne savais rien faire ; tu ne savais rien faire et tu étais inutile.
Comme un aimant,
bon à trimballer les choses autour de toi.

Ton existence devait être un silence,
un secret,
un tabou.
Comme celle de maman,
comme celle de papa,
comme tout le monde.

Alors tu es caché dans cette école,
caché, c'est pas ce qu'ils ont dit,
mais c'est comme ça que tu le sens.
caché parce que tu es une honte ?
caché parce que ce n'est pas facile à vivre ?
Tu n'en sais rien.

Alors tu existes,
sans savoir pourquoi,
sans comprendre pourquoi,
sans, sans,
sans rien ;

tu vis,
tu te laisses vivre,
tu profiterais presque,
tu crois,
tu ne sais pas.