Haruki fixait le ciel, sa vue le détendant à chaque fois, mais cette détente fut de courte durée.

Une musique retentit, pas vraiment son style, et Lio se mit à…crier. Du moins parler beaucoup trop fort.

Son réflexe, alors qu’il était sorti de ses pensées et de son monde, c’était de couvrir ses oreilles. Il n’en voulait pas à Lio, mais là, ça avait été beaucoup trop fort, même pour lui.

Il la regarda sortir, la source du son, de la musique, s’approchait peu à peu. Quelqu’un, deux enfants, tenaient un lecteur qui diffusait la musique. Un truc auquel il ne s’attendait pas, c’est que Lio propose d’échanger sa montre, contre cet objet, et le cd à l’intérieur.

Il avouait, il ne comprenait pas cette décision. A cet âge, et venant d’arriver, ça ne devait pas pouvoir s’acheter une montre pareille. Elle lui avait clairement été offerte. Et si elle la portait cela voulait dire qu’elle y tenait.

Il comprenait que sa mère lui manque, mais il ne comprenait pas que cette montre soit victime de l’échange. Il ne savait pas qui lui avait offert, mais il se doutait bien que c’était important. Peut-être ce professeur malade ?

Ou pas, qui sait.

Et visiblement, Lio avait l’air de regretter son échange. Que peut-on faire avec un vieux lecteur et un simple cd ? L’écouter jusqu’à l’usure ? Oui. Et après ? Rien.

Ce n’était qu’un cd. Un simple cd, si facilement rayé.

Dans une vieille machine, si facilement en panne.

Contre une montre qui pouvait tenir bien longtemps, probablement.

Mais Haruki ne dirait rien, c’était son choix, et puis, elle n’était qu’une enfant. Si c’est ce qu’elle voulait, tant que ça lui convenait, bien que sa tête le fasse douter, c’était le principal.

C’était sa vie à elle.

« Oui, je suis sûr que tu la retrouveras. »

Après tout, rien n’interdisait les contacts, à priori.

Haruki fixait le ciel, sa vue le détendant à chaque fois, mais cette détente fut de courte durée.

Haruki se doutait, au fond de lui, que l’enfant ne partirait pas d’ici. Pas parce qu’elle allait changer d’avis, après tout elle était suffisamment motivée pour vraiment vouloir quitter l’endroit, mais plus car elle n’était rien qu’une enfant, et probablement qu’une fois dehors, elle ne saurait pas où aller.

Mais il se doutait, tout de même, qu’elle finirait bien par croiser sa mère, cette chanteuse aux chansons qui faisaient mal aux oreilles, car après tout, ici, les visites et contacts n’étaient pas interdits. Donc, sur le principe, une mère qui tenait réellement à son enfant, ça venait voir l’enfant en question.

Sauf si elle n’aimait pas son enfant, et dans ce cas, ce n’était définitivement pas une mère. Mais il avait bien compris, malgré la colère de Lio, qui était compréhensible pour une enfant de 9 ans, que sa mère l’aimait.

L’amour se montre de bien différentes façons, après tout.

Et l’amour de Lio pour sa mère, malgré sa colère, était bien présent, lui aussi. Vu qu’elle voulait quitter cet endroit pour la retrouver, c’était une preuve d’amour bien suffisante.

Et sa peluche était d’accord aussi…visiblement. Un léger rire lui échappa quand Haruki apprit que Roméo, cette peluche chat, était aussi d’accord avec eux.

Pour rester sur le sujet des peluches vivantes (non sponsorisé par Disney), il apprit qu’il devait donner un nom au mouton en peluche que Lio lui avait filé. Super, et il n’avait pas la moindre idée de comment nommer une peluche. Peut-être l’avait-il fait lorsqu’il était enfant, et il s’en rappelait, d’avoir nommé des peluches, mais malgré son imagination bien efficace, il n’avait pas gardé cette compétence là en grandissant.

C’était dommage, en soi, mais c’était comme ça.

« J’y réfléchirais, pour le nom. »

Bon, il n’avait plus qu’à réfléchir maintenant.

Et il n’en eu pas vraiment besoin finalement. Les dieux moutons dans la mythologie nordique n’étaient pas présents, c’était plus le délire des romains ça, mais un rapport avec la nature, c’était bien aussi.

Idun. C’était joli Idun. Donc voilà, la peluche mouton s’appelait Idun maintenant.

« Pour la musique, tu peux, mais pas trop fort, s’il te plait. »

Histoire qu’il puisse dormir tout de même. Dormir c’est important.

Il fixa la peluche mouton, Idun, qui était maintenant sienne, tout en écoutant Lio parler de l’histoire du garçon de 6 ans qui n’avait pas pu garder sa peluche en cours.
En même temps, il comprenait le point de vue de la prof, mais 6 ans, c’est pas grand. 6 ans, c’est toujours un enfant.

Mais garder une peluche en classe, ça peut déconcentrer l’enfant, aussi, ou même les autres, même le prof peut être ? Donc il comprenait.

Et puis, si Lio disait qu’ils compensaient en câlins une fois rentrés, tant mieux, hein.

Il fut intéressé par la proposition de l’enfant, d’apprendre à coudre.

« Non, je ne sais pas coudre, mais ça m’intéresse. »

Ça pouvait être fun d’apprendre à faire des peluches. Pas sûr qu’il en ferait beaucoup, mais au moins, il avait envie d’essayer.

« La peluche mouton, je vais l’appeler Idun. »

Il se doutait que Lio n’en connaissait probablement pas la signification, mais ça ne le dérangeait pas d’expliquer, si elle lui posait la question.

Haruki fixait le ciel, sa vue le détendant à chaque fois, mais cette détente fut de courte durée.

Il avait dit à Lio que tant que la musique n’était pas trop forte, tout irait bien, mais il le regrettait légèrement. Bon, il n’allait pas changer d’avis, il avait répondu, et il ne reviendrait pas sur sa réponse. Et puis, l’enfant semblait aimer entendre la voix de sa mère même si celle-ci n’était pas là, donc il n’allait pas lui empêcher de l’écouter pour dormir.

Mais… il se demandait tout de même si le « pas trop fort » allait être, justement, assez bas pour qu’il puisse dormir en paix.

Comme quoi, il fallait peut-être vraiment prévoir des boules quies.

Mais finalement, Lio lui annonça qu’il y avait des écouteurs inclus.

Il sourit et hocha la tête simplement, mais au fond de lui, il était tellement soulagé. Il ne supportait pas, lui personnellement, la musique avant de dormir. Ça l’empêchait de dormir.
Il avait essayé plusieurs fois d’écouter des musiques assez détente pour s’endormir quand il avait du mal, mais ça ne lui faisait absolument aucun effet. A part l’empêcher de dormir encore plus.

Donc les écouteurs étaient les bienvenus.

En tout cas, Lio semblait heureuse, écouteurs ou non. Ce qui était important quand même.

Même si, au fond, Haruki trouvait ça triste de devoir se contenter d’un enregistrement audio, mais bon, la phrase « On fait avec ce qu’on peut avec ce qu’on a » prenait beaucoup de sens dans ce contexte.

Ils vinrent sur le sujet de la couture, et oui, Haruki ne savait pas du tout en faire, et Lio comptait lui apprendre. Il l’écouta parler et se mit à rire.

Pas méchamment, juste à rire.

Ce n’était pas tous les jours qu’on entendait « Je serais une super sensei ! » venant d’une enfant d’approximativement 10 centimètres de haut.

Bon la taille était exagérée mais lui, il était grand.

« Oui, je vais faire un elfe. »

Il réfléchit longuement à quoi cet elfe ressemblerait, et un souvenir ressortit tout droit d’on ne sait ou dans sa tête.

Petit, il avait vu une image, que lui avait montré son père, d’un elfe dans un paysage automnal.

Du coup il reproduisit ça sur la feuille du mieux qu’il pu. Pas parfaitement, ça n’existe pas, mais assez bien pour voir ce que c’était.

Et Lio lui demanda, quand il donna le nom au mouton en peluche, ce que signifiait « Idun ».

« Idun, c’est une déesse du pays d’où vient mon père. »

Il réfléchit un instant à l’elfe sur la feuille puis sourit, satisfait.

« Ce serait bien que ta prof en ait, du tissu, car je n’ai rien pour ça. »